Génération TikTok

En 2030, une décennie après l’explosion de TikTok, la société avait changé de façon alarmante. La « Génération T » – ainsi nommée à cause de sa dépendance à TikTok – était méconnaissable.

À l’époque, on pensait que TikTok était juste une autre application de partage de vidéos courtes, une mode passagère comme il y en avait eu tant d’autres. Mais personne n’avait anticipé l’impact profond que cela aurait sur le cerveau des jeunes.

L’application avait été optimisée pour l’engagement, utilisant des algorithmes sophistiqués pour assurer que les utilisateurs ne décrochaient jamais. Des vidéos de 15 secondes, brillantes et stimulantes, captivaient l’attention des jeunes, réduisant leur capacité à se concentrer sur une tâche pendant plus de quelques minutes.

Les écoles étaient en crise. Les élèves, habitués à des stimulations constantes, ne pouvaient plus suivre un cours de plus de 20 minutes sans être distraits. Les taux d’alphabétisation chutèrent. Les compétences essentielles, comme la pensée critique et la créativité, étaient à la traîne.

Dans les foyers, la communication était devenue un art perdu. Les membres de la famille se parlaient par vidéos interposées, même s’ils étaient dans la même pièce. Les repas de famille, autrefois un moment de partage et de discussion, étaient devenus des séances silencieuses où chacun regardait son propre écran.

Mais le pire était à venir. Des études scientifiques ont révélé que l’abus de TikTok provoquait une atrophie des zones du cerveau responsables de la réflexion profonde, du raisonnement et de la mémoire à long terme. La Génération T était physiologiquement altérée.

Les gouvernements, tardivement, tentèrent d’intervenir. Des campagnes de sensibilisation furent lancées, mais elles étaient inefficaces face à la puissance addictive de l’application. Les tentatives de régulation furent contrecarrées par des lobbies puissants et une base d’utilisateurs fervente.

Ce n’est que lorsque les conséquences économiques et sociales de cette crise devinrent intenables que les choses commencèrent à changer. De nouvelles écoles, axées sur la déconnexion et la concentration, commencèrent à apparaître. Des thérapies pour les « TikTok-addicts » furent développées.

La dernière scène se situe dans une salle de classe, en 2045. Un enseignant montre un ancien smartphone à ses élèves et dit : « Ceci, mes chers, est l’objet qui a failli détruire une génération entière. Ne prenez jamais la technologie pour acquise ; elle est un outil, pas un maître. »

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