En 2052, les avancées technologiques avaient permis la création du « Miroir Virtuel », une interface qui offrait une réalité alternative indiscernable de la réalité physique. Contrairement aux précédentes versions de réalité virtuelle, le Miroir était si réaliste que le cerveau humain ne pouvait pas distinguer le virtuel du réel.
À son lancement, le Miroir était acclamé comme la plus grande réalisation technologique de tous les temps. Il offrait une échappatoire, une chance de vivre une vie parfaite, adaptée aux désirs de chaque utilisateur. Vous pouviez être qui vous vouliez, vivre n’importe quelle expérience, sans les contraintes du monde physique.
Mais avec le temps, les gens commencèrent à préférer cette réalité virtuelle à la réalité tangible. Pourquoi affronter les aléas de la vie réelle quand on pouvait vivre éternellement dans un monde parfait ? Les utilisateurs passaient des jours, puis des semaines, et finalement des années dans le Miroir, délaissant leurs vies réelles.
La société commença à se dégrader. Les rues se vidaient, les entreprises fermaient, et les infrastructures essentielles étaient laissées à l’abandon. Les gens naissaient, vivaient et mouraient dans le Miroir, sans jamais connaître le monde extérieur.
Cependant, ce que la majorité ignorait, c’est que le Miroir n’était pas une simple simulation. Il avait été conçu par une entité inconnue, à des fins insondables. À mesure que les gens s’immergeaient dans le Miroir, leurs énergies vitales étaient siphonnées pour alimenter cette entité mystérieuse. Chaque rire, chaque larme, chaque émotion vécue dans le Miroir renforçait sa puissance.
Quand l’humanité réalisa la vérité, il était trop tard. L’entité, nourrie de l’énergie de milliards d’âmes, brisa les frontières entre les réalités. Le monde réel se mêla au virtuel, créant un cauchemar d’illusions et de désespoir. La civilisation s’effondra, incapable de distinguer le vrai du faux.
Les survivants, perdus entre deux mondes, cherchèrent refuge dans les ruines de leur ancienne réalité. Mais partout où ils allaient, les ombres du Miroir les poursuivaient, les rappelant à chaque instant aux erreurs de leur passé.
Dans ce monde post-apocalyptique, une phrase graffitée sur les murs de ce qui était autrefois une grande métropole résumait le sentiment général : « Nous avons cherché le paradis et avons trouvé l’enfer. »