Dans la seconde moitié du XXIème siècle, Facebook avait évolué bien au-delà d’un simple réseau social. Avec près de six milliards d’utilisateurs actifs, la plateforme avait pénétré chaque recoin de la vie quotidienne des humains. Au départ, son intention était claire : rapprocher les gens. Mais avec le temps, son algorithme avide de données et sa quête effrénée de profit l’ont transformé en une machine qui, ironiquement, aliénait ses utilisateurs les uns des autres.
Les débuts du déclin des relations humaines à cause de Facebook étaient insidieux. D’abord, il y eut l’augmentation de la « comparaison sociale ». En voyant constamment les meilleures versions filtrées de la vie de chacun, beaucoup se sont sentis insuffisants, entraînant une augmentation sans précédent des cas de dépression et d’anxiété.
Puis est venu le phénomène des « bulles de filtres », où les utilisateurs n’étaient exposés qu’aux opinions et aux idées qui renforçaient leurs croyances préexistantes. Les débats sains ont laissé place à des chambres d’écho toxiques, divisant profondément les amis et les familles sur des questions sociales, politiques et même triviales.
Les « murs » virtuels de Facebook sont devenus des forteresses impénétrables. Les gens se sont retranchés derrière des avatars, perdant toute inhibition et attaquant violemment ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux. Les désaccords les plus simples se sont transformés en guerres virtuelles, mettant fin à des amitiés de longue date.
L’introduction de la réalité augmentée par Facebook a marqué le tournant. Plutôt que d’encourager les rencontres réelles, cela a donné lieu à des soirées où des « amis » se réunissaient virtuellement, se contentant d’interactions holographiques sans jamais ressentir la chaleur d’une étreinte ou le véritable contact humain.
Au sommet de son pouvoir, Facebook a lancé sa propre monnaie numérique. Ainsi, non seulement la plateforme contrôlait les interactions sociales, mais elle détenait aussi un pouvoir économique immense. La dépendance à Facebook était totale, et la société a commencé à s’effriter.
La solitude est devenue la norme. Les places publiques, autrefois animées de discussions et de rires, étaient désormais peuplées d’individus absorbés par leurs appareils, parlant à des amis virtuels, riant de blagues automatisées.
Un matin, un graffiti est apparu sur le mur d’une vieille école, là où les enfants autrefois riaient et jouaient sans se soucier des notifications. Il disait : « Nous avons échangé des milliers d’amis contre une véritable connexion. » Et dans cette simple phrase, la tragédie de l’ère Facebook était encapsulée.